Agir pour la jeunesse vulnérable : une urgence aujourd’hui, une priorité pour demain.

Depuis le début du confinement, plusieurs mesures ont été prises pour soutenir les populations les plus fragiles. Elles sont indispensables car, depuis un mois, la pauvreté progresse et les inégalités s’accroissent. La situation des jeunes m’interpelle particulièrement. Il faut un accompagnement spécifique face à l’urgence, mais aussi un plan d’actions à plus long terme, et c’est le message que j’ai tenu à adresser à plusieurs membres du gouvernement.

La jeunesse la plus vulnérable est souvent hors des radars. Beaucoup d’entre eux ne bénéficient pas des aides qui existent, comme le RSA qui n’est ouvert qu’à partir de 25 ans.

C’est pourquoi j’ai tenu à alerter la ministre Christelle Dubos à travers un courrier. Nous pouvons nous réjouir d’avoir obtenu le versement d’une aide exceptionnelle aux familles modestes le 15 mai, c’est une avancée indiscutable, mais il ne faut pas oublier les jeunes.

En particulier, je souhaite souligner les enjeux importants pour :

  • les étudiants précaires, qui doivent pouvoir bénéficier de l’aide exceptionnelle ;
  • les jeunes vulnérables, notamment ceux accompagnés par les missions locales, qui doivent pouvoir bénéficier de dispositifs de soutien durant cette période.
  • les mineurs non accompagnés qui doivent continuer à être protégés, partout sur le territoire, alors que l’on constate des situations très différentes d’un département à l’autre.

J’ai par ailleurs souligné ce sujet auprès de la Ministre du Travail lors de son audition par la mission d’information parlementaire sur la crise Covid-19.

Audition de Muriel Pénicaud par la mission d'information parlementaire Covid-19

Nous auditionnions hier soir la ministre du travail Muriel Pénicaud au sein de la mission d'information sur la gestion de la crise de Covid-19. J'ai souhaité soulever devant la ministre deux enjeux qui me semblent importants : la revalorisation des bas salaires des métiers qui sont en première et seconde ligne, et l'accompagnement des jeunes vulnérables. Parmi ces métiers en première et deuxième lignes, on trouve bien sûr énormément de femmes : les infirmières, les aide-soignantes, les caissières, mais aussi les agents d'entretien, les enseignantes … Des métiers qui, si souvent, sont mal payés et peu reconnus. Il sera important au lendemain de cette crise de mieux les valoriser, et la Ministre m'a confirmé qu'elle entend mener un travail avec les branches et partenaires sociaux au lendemain de la crise. J'y veilllerai. C'est une des leçons à tirer de cette crise : ces métiers sont des métiers difficiles et fondamentaux pour notre société. J'ai par ailleurs insisté sur la situation préoccupante d'une partie de la jeunesse, la plus vulnérable. La Ministre m'a confirmé que le travail d'accompagnement des missions locales se poursuivait même si le confinement demande forcément un peu plus de souplesse. C'est important de veiller à ne pas perdre le lien avec ces jeunes. Mon point d'alerte sur les jeunes "hors des radars" a été entendu par la Ministre, qui me confirme que le gouvernement y travaille même s'il est par définition plus difficile de toucher les jeunes qui ne sont pas suivis par les missions locales.

Publiée par Fiona Lazaar sur Jeudi 23 avril 2020

Cette action d’urgence à laquelle j’appelle ne nous permettra cependant pas de faire l’économie d’une réflexion et d’une action sur le long terme. Le chômage des jeunes est déjà aujourd’hui à un niveau préoccupant. La jeunesse risque d’être parmi les premières victimes de la crise économique majeure qui est, en grande partie, encore devant nous. Leur situation et leur avenir doivent être au centre de nos préoccupations.

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