Plan pauvreté : des premiers résultats et une action qui continue

Il y a un an, le Président de la République annonçait une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté qui porte une rupture à la fois de part son ambition et sa méthode. Cette stratégie mobilisera sur 5 ans plus de 8 milliards d’euros dans notre pays, et a pour objectif de s’attaquer aux racines de la pauvreté.

Dans le Val d’Oise, son déploiement a démarré avec des premières actions concrètes et des nouveaux budgets débloqués par l’État pour lutter sur notre territoire contre la pauvreté.

Bien sûr, beaucoup reste à mettre en oeuvre et il ne s’agit pas de crier victoire alors que la pauvreté des jeunes, des familles monoparentales, ou encore des seniors reste très préoccupante. Il me parait cependant important, alors que nous poursuivons la mise en oeuvre de cette stratégie y compris dans le Val d’Oise, de faire un point d’étape avec vous sur ce sujet qui je le sais vous tiens à coeur.

Près d’1 million d’euros débloqué par l’État pour le Val d’Oise en 2019

La mise en oeuvre de cette stratégie sur notre territoire nous permet de bénéficier de nouveaux crédits de l’État, qui mobilisera dans le Val d’Oise un montant prévisionnel de 950 000 euros pour l’année 2019.

Ce budget servira à renforcer des actions engagées sur notre territoire et à financer de nouveaux dispositifs pour mieux lutter contre la pauvreté :

  • l’accompagnement et orientation des jeunes issus de l’aide sociale à l’enfance, en lien avec les missions locales et l’ADEPAPE 95, dont j’ai soutenu la création en lien avec le VP du Conseil Départemental. C’est un sujet qui me tient particulièrement à coeur et sur lequel nous avons beaucoup travaillé à l’Assemblée nationale, avec l’adoption d’un texte pour empêcher les sorties brutales des dispositifs de la protection de l’enfance à 18 ans, et qui trouve ici son application concrète. L’État mobilisera plus de 160 000 euros l’année prochaine dans notre département pour soutenir ces actions.
  • création de maraudes mixtes pour aller vers les familles avec enfants dans la rue. Les fonds mobilisés permettent de repérer et accompagner ces familles (logement, santé, scolarité…). A ce jour, 40 familles ont été accompagnées dans le Val d’Oise grâce à ce dispositif nouveau qui bénéficie du soutien de l’État à hauteur de 120 000 euros.
  • actions pour développer un accueil social de proximité sur notre territoire, en lien avec les travailleurs sociaux (création d’un territoire pilote, diagnostic pour renforcer l’efficacité des procédures, formation des intervenants et personnels …). L’objectif national est que chaque citoyen puisse bénéficier de cet accueil à moins de 30 minutes de son domicile.
  • renforcement de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA via un travail sur les délais d’orientation, la mise en oeuvre systématique de contrats d’engagements réciproques, l’accompagnement global de Pôle emploi, le soutien aux CCAS, le financement de stages de langues dans des filiales étrangères d’entreprises du Val d’Oise, ou encore le recours à des organismes d’insertion. Les sommes mobilisées permettront également de recruter des travailleurs sociaux en 2019.

Les Val d’Oisiens bénéficient également des mesures globales que nous avons votées et dont la mise en oeuvre a débuté comme la hausse de la prime d’activité (17 000 nouveaux bénéficiaires dans le Val d’Oise), le dédoublement des classes, l’amélioration de la couverture sociale des plus vulnérables, ou encore la mise en oeuvre de l’obligation de formation jusqu’à 18 ans.

Un an après, point d’étape sur le déploiement des mesures partout en France

A ce jour, 99 départements ont passé un accord avec l’État. C’est très encourageant et c’est important car sur un sujet aussi important il faudra jouer collectif.

Un an après les annonces du Président de la République, où en sommes-nous ? Le point.

Agir dès la petite enfance pour enrayer les inégalités à la racine

  • création d’un bonus pour favoriser la mixité sociale dans les établissements d’accueil : plus d’un établissement sur quatre en bénéficiera cette année
  • des petits déjeuners gratuits dans les quartiers défavorisés : 100 000 enfants concernés dès cette année
  • dédoublement de tous les CP et CE1 en zones REP et REP+ : 300 000 élèves concernés à cette rentrée. Une mesure qui produit ses effets également à Argenteuil et Bezons.

Protéger les plus vulnérables

  • 160 nouveaux centres sociaux en projet dans les quartiers défavorisés qui en sont dépourvus
  • renforcement du suivi des jeunes de la protection de l’enfance et lutte contre les sorties sèches.
  • mise en oeuvre de maraudes mixtes par l’État et le Département pour accompagner les familles à la rue vers l’école, le logement et la santé.

La formation des jeunes pour permettre à chacun de réussir

Le rapport que nous avons remis avec Antoine Dulin, et dans lequel nous proposions la mise en place d’une obligation de formation jusqu’à 18 ans

Des droits sociaux renforcés et un travail pour les rendre effectifs

  • Renouvellement automatique de la CMU-C pour les allocataires du RSA depuis le 1er avril : 700 000 foyers n’ont plus de démarche à faire chaque année.
  • Création d’une nouvelle complémentaire santé, fusion de la CMU-C et de l’ACS, pour améliorer l’accès aux soins des ménages les plus fragiles
  • la revalorisation de la prime d’activité, votée en fin d’année 2018, a bénéficié à plus de 4 millions de personnes. Nous avons par ailleurs beaucoup communiqué pour éviter le non-recours ce qui a permis d’augmenter massivement le nombre de bénéficiaires.
  • mise en oeuvre d’un accueil social inconditionnel de proximité : chaque citoyen doit pouvoir en bénéficier à moins de 30 minutes. C’est un premier pas vers la création des 2 000 maisons France Service d’ici 2022, annoncées par le Président de la République.

Des chantiers ouverts pour ces prochains mois

Ces prochains mois, nous continuerons à travailler pour une mise en oeuvre de la stratégie de lutte contre la pauvreté sur tous les territoires.

Parmi les chantiers majeurs qui sont ouverts et que je suis à l’Assemblée nationale, la mise en oeuvre du Revenu Universel d’Activité et du Service Public de l’Insertion me semblent particulièrement prioritaires.

Le Revenu Universel d’Activité vise à réunir sous forme d’une aide un ensemble de prestations, comme le RSA, les APL et la prime d’activité. C’est une simplification, mais c’est complexe à mettre en oeuvre. L’objectif est notamment de pouvoir mieux lutter contre le non-recours, c’est à dire de permettre à chacun de bénéficier aux aides auxquelles il a droit : aujourd’hui, on estime ainsi que 30% des bénéficiaires de droit du RSA n’y ont pas recours.

Le Service Public de l’Insertion est un autre chantier important avec une concertation qui s’est ouverte cette semaine. Alors que près de 2 millions de personnes sont allocataires du RSA, il est sidérant de constater que beaucoup d’entre eux ne bénéficient d’aucun accompagnement. C’est pourtant essentiel de ne laisser personne sur le côté de la route et de permettre un retour vers l’activité et l’insertion pour chacun. Ainsi aujourd’hui, près d’un bénéficiaire du RSA sur deux n’a bénéficié d’aucun accompagnement au bout de 6 mois. C’est ce que nous voulons changer.

Briser le “plafond de mère”

Ces prochains mois, je serai par ailleurs particulièrement attentive aux difficultés rencontrées par les femmes suite à une maternité. Il faut briser le “plafond de mère” car les femmes sont parmi les premières victimes de la pauvreté : une mère célibataire sur 3 vit sous le seuil de pauvreté. C’est un sujet sur lequel je souhaite m’investir afin qu’il soit plus facile pour une femme de reprendre une activité après un arrêt durant la maternité.

Ce soir encore, je participerai à une réunion de travail sur ces sujets avec la ministre Christelle Dubos et le délégué interministériel Olivier Noblecourt, en charge du déploiement de cette stratégie. Comptez sur ma mobilisation !

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