La loi d’Orientation et de Réussite des Etudiants a été votée en fin d’année dernière et promulguée le 8 mars par le chef de l’État. Il me paraît important de rappeler ce que change cette réforme et pourquoi elle était si nécessaire.
Le débat est toujours une bonne chose, et nous l’avons eu en fin d’année sur ce texte à l’Assemblée nationale mais aussi en échangeant directement avec les étudiants, les lycéens, l’enseignement supérieur …
Mais aujourd’hui, un mouvement de blocage des universités pénalise les étudiants qui souhaitent passer leurs examens. Ce mouvement, qui concerne peu d’établissements, est en grande partie le fait d’une minorité ultra-politisée, qui pèse sur la majorité des étudiants. Avec son lot surprenant de fake news, comme la suppression des rattrapages, la fin des compensations ou encore la fin des bourses étudiantes …
Alors le débat, oui il faut l’avoir mais sur le fond : arrêtons avec la récupération politique, et l’escalade de violence que j’ai déjà pu dénoncer par ailleurs.
Fac de #Nanterre ce matin. Les étudiants sont en droit d'attendre mieux que de l'instrumentalisation vu les enjeux. Ces propos ne font pas honneur au débat public, après le mannequin d'@EmmanuelMacron incendié à #Nantes ou l'appel d'un resp. syndical à faire "rendre gorge". Stop! pic.twitter.com/rg5sVwe0vf
— Fiona Lazaar (@fionalazaar) April 9, 2018
des objectifs simples : permettre à chacun de mieux réussir son parcours
Revenons en donc aux faits. Aujourd’hui, si plus de 85% des élèves obtiennent leur baccalauréat, seuls 40% des étudiants valident leur première année de licence.
Ce constat accablant, il montre clairement l’enjeu majeur de l’orientation des étudiants : les élèves du lycée doivent être mieux accompagnés.
L’entrée à l’Université était jusqu’à présent une loterie : les élèves étant tirés au sort. Et nous avons vu les résultats catastrophiques de ce système à la rentrée dernière avec de nombreux étudiants qui n’avaient pas reçu d’affectation pour la rentrée.
Certains voudraient garder ce système arbitraire et profondément injuste : quel cynisme et manque de respect pour le travail et les talents de nos futurs étudiants !
L’orientation des élèves, cela ne peut pas être une loterie !
La nouvelle plate-forme mise en ligne, Parcours Sup, c’est la fin du tirage au sort et un nouveau système plus transparent, plus simple, plus juste.
- + de transparence : le processus de recrutement est totalement transparent, au contraire de l’ancienne plateforme qui opérait de manière opaque
- une meilleure information des élèves avec des descriptions des différentes formations, des taux de réussite etc.
- un système plus juste avec la fin du tirage au sort et la mise en place d’attendus
Les attendus, correspondent à ce que les enseignants de l’enseignement supérieur estiment nécessaire pour réussir. C’est assez logique : pour suivre une licence de Statistique, mieux vaut avoir quelques notions de mathématiques.
Le but de ces attendus, maintenant qu’ils sont explicites et connus à l’avance de tous, c’est de permettre à chaque étudiant de s’orienter et de réussir. Chacun pourra choisir son parcours de formation en étant mieux informé, et les professeurs pourront voir si le futur étudiant à besoin d’être accompagné spécifiquement dans le cas où il ne remplirait pas ces attendus.
Dans tous les cas, c’est le lycéen qui aura le dernier mot et choisira l’un de ses voeux, mais plutôt que de laisser une loterie arbitraire décider, Parcours Sup valorisera les motivations, les envies, et les compétences des élèves.
Investir dans l’accompagnement des étudiants et donner de nouveaux moyens à l’Université
Au-delà de la question centrale de l’orientation des futurs étudiants, nous avons voté un investissement massif de l’État dans l’Université et l’enseignement supérieur.
Le Plan Etudiant, c’est ainsi un investissement d’un milliard d’euros pour répondre aux enjeux des étudiants. Car aujourd’hui, de nombreux étudiants rencontrent en effet des difficultés de logement, d’accès aux soins, ou ne peuvent pas étudier dans de bonnes conditions.
Améliorer les conditions de vie des étudiants c’est alors essentiel, car ce sont souvent les plus fragiles qui en pâtissent.
Parmi les mesures qui sont mises en places :
- Construction de 60.000 logements étudiants sur le quinquennat
- Alignement des régimes de sécurité sociale : +150€ de pouvoir d’achat en moyenne par étudiant
- Extension des horaires d’ouverture des bibliothèques
- Aide spécifique pour les étudiants non boursiers proches du plafond des bourses
- Mise en place d’une solution simple et gratuite pour avoir une caution pour son logement, avec la généralisation du dispositif Visale
- Création de 10 centres de santé supplémentaires pour que chacun ait accès à la vaccination, au dépistage, à la contraception …
Des mesures très concrètes, pour les étudiants, bien loin des fake news lancées par quelques minorités…
Cette réforme, on le voit, c’est ainsi d’abord permettre de concrétiser l’un des chantiers prioritaires du quinquennat : l’éducation, en complément d’autres mesures comme la réforme du baccalauréat ou encore le doublement des classes de CP . Parce que sur ce sujet, une seule ambition nous anime : permettre la réussite de tous et l’excellence de chacun.